LA PETITE MAISON TRANQUILLE INVENTION INVENTEUR INVENTION |
| | LE CHEVAL ET LE POULAIN | |
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01GILBERT ti protecteur
Nombre de messages : 2801 Localisation : NORMANDIE Emploi/loisirs : SANS INVALIDITE Humeur : tojour bonne Réputation : 0 Points : 8724 Date d'inscription : 23/06/2013
| Sujet: LE CHEVAL ET LE POULAIN Ven 10 Oct 2014 - 15:29 | |
| Le cheval et le poulainUn bon père cheval, veuf, et n’ayant qu’un fils, L’élevait dans un pâturage Où les eaux, les fleurs et l’ombrage Présentaient à la fois tous les biens réunis. Abusant pour jouir, comme on fait à cet âge, Le poulain tous les jours se gorgeait de sainfoin, Se vautrait dans l’herbe fleurie, Galopait sans objet, se baignait sans envie, Ou se reposait sans besoin. Oisif et gras à lard, le jeune solitaire S’ennuya, se lassa de ne manquer de rien. Le dégoût vint bientôt : il va trouver son père : Depuis longtemps, dit-il, je ne me sens pas bien ; Cette herbe est malsaine et me tue ; Ce trèfle est sans saveur, cette onde est corrompue, L’air qu’on respire ici m’attaque les poumons ; Bref, je meurs si nous ne partons. Mon fils, répond le père, il s’agit de ta vie, A l’instant même il faut partir. Sitôt dit, sitôt fait, ils quittent leur patrie. Le jeune voyageur bondissait de plaisir. Le vieillard, moins joyeux, allait un train plus sage, Mais il guidait l’enfant, et le faisait gravir Sur des monts escarpés, arides, sans herbage, Où rien ne pouvait le nourrir. Le soir vint, point de pâturage ; On s’en passa. Le lendemain, Comme l’on commençait à souffrir de la faim, On prit du bout des dents une ronce sauvage. On ne galopa plus le reste du voyage ; A peine après deux jours allait-on même au pas. Jugeant alors la leçon faite, Le père va reprendre une route secrète Que son fils ne connaissait pas, Et le ramène à la prairie Au milieu de la nuit. Dès que notre poulain Retrouve un peu d’herbe fleurie, Il se jette dessus : Ah ! l’excellent festin ! La bonne herbe ! dit-il ; comme elle est douce et tendre ! Mon père, il ne faut pas s’attendre Que nous puissions rencontrer mieux ; Fixons-nous pour jamais dans ces aimables lieux. Quel pays peut valoir cet asile champêtre ? Comme il parlait ainsi, le jour vint à paraître : Le poulain reconnaît le pré qu’il a quitté ; Il demeure confus. Le père avec bonté Lui dit : Mon cher enfant, retiens cette maxime : Quiconque jouit trop est bientôt dégoûté ; Il faut au bonheur du régime. par Jean-Pierre Clarisse de Florian | |
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