Le concept de listes de signets partagées en ligne date d’avril 1996 avec l’apparition du site
itList.com1.
Pendant les trois années qui suivirent, ce secteur entra en concurrence
avec des sociétés nouvellement arrivées sur le marché telles que
Backflip,
BlinkList,
Clip2,
Hotlinks,
Quiver, etc
2,3.
Manquant de modèles économiquement viables, la plupart de ces sites
précurseurs de bookmarking social a disparu avec l’éclatement de la
bulle Internet.
En 2005 et 2006, les sites de
bookmarking social, tels que
Delicious,
StumbleUpon ou encore
Mister Wong sont devenus populaires. Des sites comme
Reddit,
Digg,
Newsvine et le nouveau portail
Netscape ont appliqué le principe du
bookmarking social à leurs nouveaux services. En 2005,
IBM a annoncé son intention d’entrer sur le marché du logiciel social (cf. Article sur de D.Millen, J. Feinberg, B. Kerr,
Social Bookmarking in the entreprise, nov. 2005).
FonctionnementDans un système de
bookmarking social, les utilisateurs enregistrent des liens vers les
pages web qu’ils trouvent intéressantes. Ces listes de liens sont ensuite
accessibles au public ou à un réseau particulier. Ainsi des gens ayant
les mêmes centres d’intérêt peuvent les consulter, que ce soit par
catégorie, par nom ou même de façon aléatoire. Certains s’appuient sur
un répertoire permettant ainsi une certaine confidentialité.
Toutes leurs ressources sont par ailleurs catégorisées via la définition puis l'assignation de
mot-clés (ou étiquettes) par les utilisateurs eux-mêmes (voir
Folksonomie). La plupart des services de
social bookmarking permettent aux utilisateurs de rechercher des signets en fonction de
leur association avec des mots-clés donnés; puis notent les ressources
en fonction du nombre d’utilisateurs les ayant dans leurs favoris. De
nombreux services de
bookmarking social ont développé des
algorithmes leur permettant de tisser des liens entre les mots-clés attribués aux
sites Internet, cet algorithme examine des groupes de mots-clés
particuliers et leur rapport avec d’autres mots-clés.
Le succès grandissant et la concurrence a permis de développer le
nombre de services proposés, il ne s’agit plus uniquement de partager
des signets mais également de les classer, les commenter, les importer
ou les exporter, ajouter des notes, les réviser, les envoyer par mail,
recevoir des notifications automatiques ou s’abonner, ajouter des
annotations, créer des groupes ou des
réseaux sociaux.
Notification automatiqueLa classification et la notation des ressources étant un procédé en constante évolution, de nombreux services de
bookmarking social permettent aux utilisateurs de s’abonner à des flux d’informations (voir
Atom ou
RSS)
relatifs à des mots-clés ou collections de mots-clés. Ainsi, les
abonnés sont continuellement au courant des dernières ressources sur un
sujet donné puisqu’elles sont notées, étiquetées et classées par
d’autres utilisateurs.
AvantagesCe système a plusieurs avantages par rapport aux logiciels
traditionnels de localisation et de classification des sites web, tels
que les
moteurs de recherches. Toute la classification des
ressources Internet (tels que les sites Web) s’appuyant des mots-clés est faite par des
êtres humains qui « comprennent » le contenu du site contrairement aux
logiciels qui essaient, au moyen d’algorithmes, de déterminer le sens de
cette ressource. Ceci fournit des étiquettes classées
sémantiquement, ce qui est difficile à trouver avec les moteurs de recherches actuels.
De plus, comme les gens ajoutent les ressources qu’ils trouvent
utiles, les ressources jugées les plus utiles sont ajoutées par un plus
grand nombre d’utilisateurs. Ainsi, le système va pouvoir noter les
ressources en fonction de l’utilité avec laquelle elles sont perçues.
C’est indiscutablement un système de mesure beaucoup plus utile aux
utilisateurs que les systèmes notant les ressources en fonction du
nombre de liens pointant vers elle.
InconvénientsÉvidemment, il y a aussi des inconvénients à ce système
d'étiquettes : pas de groupe standard de mots-clés (ou lexique
contrôlé), pas de standard pour la structure des étiquettes (ex. :
singulier ou pluriel, majuscules...), mauvais étiquetage en raison de
fautes d’orthographe, étiquettes ayant plusieurs sens, étiquettes
confuses à cause de
synonymes ou d'
antonymes,
étiquetage particulièrement subjectif pour certains utilisateurs, aucun
moyen d’indiquer les relations hiérarchiques entre étiquettes (ex. : un
site peut être étiqueté
fromage et
cheddar sans que rien n’indique que
cheddar soit une amélioration ou une sous-classe de
fromage).
Le
bookmarking social est également sujet à corruption et connivence
4. En raison de sa popularité, certains utilisateurs commencent à le considérer comme un outil à utiliser en plus de l’
indexation pour rendre leur site Web plus visible. Plus une page Web est envoyée
et étiquetée, plus elle aura de chance d’être trouvée. Les
spammeurs référencent plusieurs fois la même page Web et/ou chaque page de leur
site en utilisant un grand nombre d’étiquettes populaires, obligeant
ainsi les développeurs à améliorer constamment leur système de sécurité
pour éviter les abus. C'est pour cette raison que certains sites de
bookmarking social ont dû ajouter des tests de
Captcha, ce qui pose problème aux gens utilisant le site pour des raisons autres que le spamming.
Logiciels libresDes
logiciels libres permettant d'implémenter un service de
bookmarking social existent, voir :
D’autres services comme
Warichu sont gratuits et contiennent des modules en
open source (à savoir Collaborative Chew et Sticky Chew).
Le logiciel Scuttle, dont le développement est arrêté depuis plusieurs mois
5, a été repris par l'équipe de
SemanticScuttle avec des fonctionnalités de structuration de tags.
Services en ligne Articles connexes