Image de gauche: De
forme triangulaire, l'île a une superficie de 165 km² (1,5 fois Paris).
A son apogée en 1300, la civilisation compte 15 000 Pascuans.
Image de droite: Les moaïs, gigantesques monolythes à visages humains, regardent tous vers l'intérieur de l'île.
L'équipage néerlandais se rend à terre pour ravitailler en vivres et en
eau. Les hommes de l'Arena reçoivent un accueil "mitigé" et le
capitaine Roggeven ordonne d'ouvrir le feu sur les indigènes. Tel est
le récit de la découverte de l'île de Pâques, mais également le premier
contact de la population indigène de l'Ile de Pâques avec la
«civilisation». À 3 700 km des côtes chiliennes et à environ 2 000 km
des atolls polynésiens, l'île de Pâques ou Rapa Nui est la plus
éloignée de toute terre habitée.
Près de trois cents ans après la découverte de l'île de Pâques et des
ses trésors archéologiques, les mystères concernant Rapa Nui demeurent
entiers. Ce ne sont que bribes de réponses, suppositions et théories
que les passionnés d'architecture, comme les chercheurs, parviennent à
donner.
Le célèbre aventurier anglais James Cook eut cette réflexion en
découvrant les moaïs en 1774 : «Comment ces insulaires, qui ne
connaissaient en aucune manière les puissances de la mécanique, ont pu
élever des masses si étonnantes, et ensuite placer, au-dessus, les
grosses pierres cylindriques. Ces monuments singuliers, étant au-dessus
des forces actuelles de la nation, sont vraisemblablement des restes
d'un temps plus fortuné. Sept cents insulaires, privés d'outils,
d'habitations et de vêtements, tout occupés du soin de trouver des
aliments et de pourvoir à leurs premiers besoins, n'ont pas pu
construire des plates-formes qui demanderaient des siècles de travail».
On y trouve les moaïs, ces gigantesques monolythes qui mesurent entre 3
et 20 mètres de haut. Elles pèsent entre 3 et 100 tonnes. Combien en
dénombre-t-on sur l'île ? Entre 300 et 1 000 (entre ceux à terre, ceux
qui ne sont pas finis et ceux enterrés, le chiffre diffère).
La caractéristique des moaïs ? On n'en trouve nulle part ailleurs dans
le monde et ils sont tous tournés vers l'intérieur de l'île (dos à la
mer). Une exception notable : le Ahu Akivi, alignement de 7 moaïs qui
regardent en direction de l'Océan.
Image de gauche:Les 7 moaïs d'Ahu Akavi sont les seuls de l'île à regarder vers la mer.
On ignore la fonction de ces statues : religieuse, protectrice ?
Image de droite:Autre particularité des moaïs : leurs yeux regardent tous vers le ciel.
Leurs traits évoquent plus les Péruviens que les Polynésiens.
Autre fait marquant, leur regard porte vers le ciel. Lors de leur
édification, tous les monolythes arborait le Pu Kao (la coiffe au
sommet de leur tête). Le matériau utilisé pour cette coiffe ne
provenait pas du même volcan. Il s'agit d'une pierre rouge provenant de
la face ouest de l'Ile (les coiffes étaient taillées sur place puis
transportées).
Quant à la signification des moaïs, on s'interroge encore. Fonctions
religieuses, statues dressées en l'honneur de dieux, idoles
gigantesques dédiées à la prière et à l'adoration ? D'autres y voient
le symbole de la protection (c'est pour cel qu'ils seraient tournés
vers l'intérieur de l'île). Les moaïs attestent de la présence de
l'homme. Se pose alors la question de savoir qui, à partir de l'an 500
environ, aurait débarqué cette île de 165 km² (1,5 fois la superficie
de Paris environ).
Des études scientifiques basées sur l'ADN tendent à prouver que l'île
aurait été peuplée par les Polynésiens. Mais d'autres éléments plaident
en faveur d'une présence d'origine sud-américaine sur Rapa Nui : les
moaïs n'ont pas les traits de visage de Polynésiens : nez aquilins,
lèvres fines, fronts hauts et barbes. Ils rappellent beaucoup plus les
Péruviens. L'histoire de l'île fait état de la présence de deux
«castes» distinctes au XVIe siècle : les «grandes oreilles», bâtisseurs
des statues, sculpteurs, et les «petites oreilles», réduits en
esclavage par les «longues oreilles». La présence de ces deux tribus
pourrait s'expliquer par deux phases migratoires.
Entre 1 000 et 1 500, la civilisation pascuane atteint son apogée. On
dénombre à l'époque environ 15 000 habitants en 1 300, date estimée du
début de la construction des moaïs. La population décline ensuite,
jusqu'à atteindre 3 000 habitants lorsque Jakob Roggeven débarque.
Cette baisse de la population est indirectement liée à la construction
des moaïs. Construire des statues nécessite beaucoup de main d'oeuvre
mais également énormément de bois. Il faut acheminer les monolythes
depuis les carrières de basalte des flancs du volcan Rano Raraku
jusqu'aux côtes de l'île. N'ayant plus de bois, alors que les experts
s'accordent pour penser que l'île était auparavant recouverte d'une
vaste fôret, les Pascuans se retrouvent pris au piège : plus de bateau,
donc plus de pêche, donc plus de nourriture.
Image
de gauche: L'île et ses mystères passionnent les scientifiques.
L'antropologue norvégien Thor Heyerdal y mène une expédition dans les
annéees 50.
Image de droite: Les moaïs
peuvent atteindre 20 m de haut et peser jusqu'à 100 tonnes. Le
personnage donne une idée de l'échelle.
S'en suit une guerre entre les clans, qui connaît sa phase la plus
aiguë en 1 680. A cette date, les «petites oreilles» exterminent les
«grandes oreilles». Soucieux de faire disparaître tout signe de
l'ancien temps, les «petites oreilles» délaissent les statues. Les
moaïs encore en construction sur les flancs du volcan Rano Raraku sont
abandonnées. Le cannibalisme apparaît dans l'île, non pour des raisons
religieuses ou mystiques mais dans le simple souci de se procurer de la
nourriture.
L'évangélisation forcée, l'esclavage et les maladies importées par
l'homme blanc finiront de dépeupler l'île de Pâques de ses habitants.
La population a décliné dans un premier temps, assez long, avec
l'arrivée des colons. Mais a augmenté à nouveau récemment.
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Venez discuter sur le forum Auteur: Cristal Noir
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Dernière modification: Lundi 20 mars 2006