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  100.000 enfants sont en danger

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MessageSujet: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 21:51

photo vive 


En France, 100.000 enfants sont en danger, selon les associations spécialisées dans la protection de l'enfance. Parmi eux, 20.000 sont à proprement parler «maltraités». Cette maltraitance, qui ne conduit pas toujours à un décès, prend bien d'autres formes.. «Elle est physique, sexuelle ou encore psychologique», énumère Yves Gérard, responsable de l'association Enfant bleu, basée à Toulouse. «Il y a aussi ce que nous appelons les négligences lourdes, lorsque des enfants malades ou blessés ne reçoivent pas les soins appropriés», ajoute-t-il.
Le cas le plus difficile à reconnaître reste la maltraitance psychologique. «Contrairement aux autres, elle ne laisse aucune trace», explique Isabelle Guillemet, secrétaire générale de l'association Enfance et partage. «L'autre problème, c'est qu'un enfant maltraité considère le plus souvent que c'est normal, surtout s'il n'a jamais connu d'autre situation», déplore-t-elle. Sans compter que «comme 90% des cas de maltraitance ont lieu dans le cadre familial, l'enfant a du mal à dénoncer ses bourreaux, qu'il aime malgré tout», précise Isabelle Guillemet.


http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/06/14/01016-20130614ARTFIG00409-maltraitance-100000-enfants-en-danger.php
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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:16

photo vive 

Ce témoignage est rare à double titre.

Très peu d’hommes violents en couple se remettent en question et opèrent sur eux-mêmes un tel travail. Mais ils sont encore moins nombreux à s’exprimer et témoigner.
L’intérêt est d’entendre chez Denis toute la description bien connue du cycle de la violence conjugale dans la bouche d’un ancien agresseur. Vu de l’intérieur.

Il faut rendre hommage à cet homme qui nous permet de mieux comprendre et peut-être de faire réfléchir d’autres hommes.

Il faut savoir que la violence conjugale se perpétue dans un contexte culturel bien précis : le patriarcat. A savoir une société qui globalement considère les hommes et les femmes différemment. L’homme violent agit donc à l’intérieur de cette sphère en cohérence avec la culture ambiante.

Il s’estime être le chef (même inconsciemment) et sa femme être sa propriété. D’où le risque plus important du passage à l’acte au moment à la femme décide de quitter son compagnon.

D’où aussi le fait que la violence conjugale place la femme du côté des victimes et l’homme du côté des agresseurs. L’inverse existe évidemment mais reste beaucoup plus rare. De plus, on assiste alors à une explosion de violence ponctuelle plutôt qu’au fameux cycle de la violence conjugale très rarement observé dans ce sens.

Le maître mot, chez les femmes qui témoignent et chez Denis, est « contrôle ». La violence conjugale passe par le désir de contrôler l’autre.

Lors du tournage de « la domination masculine », Patric Jean a passé beaucoup de temps dans des centres médico-légaux où des victimes (accident, violences…) viennent faire constater leurs blessures (physiques et psychologiques).

Les médecins témoignent de la disparité des situations toujours différentes sauf dans les cas de violence conjugale où les femmes victimes racontent toutes exactement la même histoire, les mêmes événements, dans le même ordre, avec souvent les mêmes mots.

Il s’agit donc bien un phénomène culturel bien ancré.

Le cycle de la violence conjugale:


Généralement, la violence s’installe progressivement et de façon insidieuse. Elle peut débuter par des remarques vexantes, des insultes, une volonté de contrôler tout ce que l’autre fait. Et puis les choses s’aggravent. La violence au sein du couple, récurrente, est en fait un cycle infernal dans lequel on est enfermé. Après une accalmie, les choses se remettent en place... On distingue 4 étapes dans le cycle de la violence conjugale :


CLIMAT DE TENSION : L’auteur de violence cherche à avoir un contrôle sur l’autre (ses déplacements, ses coups de téléphone…) et lui profère des menaces. Par peur, l’autre fait tout pour ne pas le/la contrarier. La violence n’est pas toujours repérée à ce stade, même par la victime.


EXPLOSION DE LA VIOLENCE : L’auteur passe à l’acte et les moyens de contrôle sont plus graves : humiliation, injures, coups. La plupart du temps, la victime ne veut pas y croire.


ACCALMIE : Il y a de nouveau des bons moments. L’auteur minimise ou nie ce qu’il a fait, accuse l’autre de l’avoir provoqué. Il/elle tente de récupérer l’autre en demandant pardon et en promettant de changer. La victime pense que ça va s’arrêter et n’en parle pas.


RETOUR DES TENSIONS : Après une période où l’auteur est très gentil-le et fait tout pour plaire à l’autre, les choses se remettent en place…

On comprend mieux comment des femmes peuvent subir des violences conjugales pendant des années car il s’agit d’un système très pervers jouant sur les sentiments et la culpabilité.


1 Un homme violent repenti
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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:19

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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:22

Signes avant-coureurs :
Aucune femme n’est à l’abri de la violence conjugale et c’est pourquoi chacune devrait apprendre à en reconnaître les signes avant-coureurs. Nous pouvons distinguer des caractéristiques identiques chez les hommes manipulateurs et violents. Si vous constatez que votre conjoint a un grand nombre de ces traits de caractère, il est préférable de rester vigilante.

  • Il se montre extrêmement contrôlant

  • Il veut toujours avoir le dernier mot

  • Il veut prendre toutes les décisions

  • Il s’emporte lorsque les choses ne sont pas faites comme il le désire

  • Il est très jaloux

  • Il vous considère comme sa chose

  • Il tente de vous isoler en vous éloignant de votre entourage et famille

  • Il n’admet pas ses torts

  • Il rejette la responsabilité de ses fautes sur vous

  • Il a tendance à vous dénigrer et à vous humilier.

  • Il vous fait des reproches injustifiés

  • Il peut être violent physiquement mais aussi verbalement

  • Il vous fait des menaces ou du chantage


Si vous redoutez qu’une femme dans votre entourage souffre de violence conjugale, tendez-lui la main car il est très difficile de s’en sortir sans aide.
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Mots clés: couplemaltraitancesouffranceviolenceviolence conjugale
Thèmes Maltraitance | Laisser un commentaire
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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:26

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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:28

«Il ne faut ni les prendre personnellement, ni y répondre pied à pied. Inutile de lutter, d’argumenter… parfois, il vaut mieux tourner les talons et laisser l’agressivité se « dégonfler ». Le proche devrait garder à l’esprit que ce n’est pas le contenu de l’agression qui compte, mais l’émotion sous-jacente. Il doit tenter de reconnaître celle-ci en écoutant le malade et en se montrant capable d’entendre ce qui ne va pas. Bien sûr, ce n’est pas facile  : nous avons tous tendance à nous défendre de l’agression par l’agression. Un aidant, qui plus est, fait des sacrifices et donne beaucoup de lui-même. Il préférerait plutôt être encouragé et remercié pour ses efforts.»
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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:29

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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:36

Les hommes avec état-limite (aussi appelé groupe d’hommes dysphoriques) constituent le deuxième groupe de conjoints violents. Ces hommes présenteraient un niveau de violence élevé envers leur partenaire avec une plus grande fréquence d’agression physique. Ils seraient notamment reconnus pour leur humeur imprévisible.1 Ils auraient des attitudes hostiles envers les femmes et une tolérance modérée à la violence.3 Les hommes de ce groupe présenteraient des patrons d’attachement insécurisant, résultant en des comportements de dépendance à leur partenaire et des préoccupations de rejet et d’abandon.1 Ils consommeraient davantage d’alcool et de drogue et seraient plus susceptibles d’adopter des comportements déviants ou criminels.1, 3 Finalement, dans leur enfance, ces hommes seraient plus nombreux à avoir vécu des mauvais traitements, dont l’agression sexuelle, et à avoir été témoins de violence conjugale.1, 3
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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:40

http://fr.wikipedia.org/wiki/Violence

Plusieurs types de violence sont distinguées. Leurs définitions - parfois contradictoires - varient selon les époques, les milieux, les lieux, les évolutions sociales, technologiques etc.



  • Violence criminelle : le crime, spontané ou organisé, peut avoir des causes sociales, économiques, ou psychologiques (schizophrénie, etc.). Cette forme de violence est selon certains auteurs l'envers d'une violence étatique et/ou symbolique.




  • Violence symbolique : c'est notamment la thèse de Pierre Bourdieu, qui désigne plusieurs sortes de violences : verbale (éventuelle première étape avant passage à l'acte) ; ou invisible, institutionnelle : c'est aussi la violence structurelle (Galtung) face à laquelle les individus semblent impuissants. Celle-ci désigne plusieurs phénomènes différents qui favorisent la domination d'un groupe sur un autre et la stigmatisation de populations, stigmatisation pouvant aller jusqu'à la création d'un bouc émissaire.



  • Violence économique : en droit civil, la violence économique est une hypothèse récente de vice du consentement, justifiant d'annuler les contrats dont la conclusion reposait sur ce vice. Elle est admise dans certaines limites par les tribunaux. Elle est maintenant considérée par certains juristes comme une nouvelle forme du "vice traditionnel de la violence4". En France, la 1re chambre civile de la Cour de cassation, dans un arrêt du 3 avril 2002, et sur le fondement de l'article 1112 du Code civil, a ainsi jugé que « l'exploitation abusive d'une situation de dépendance économique, faite pour tirer profit de la crainte d'un mal menaçant directement les intérêts légitimes de la personne, peut vicier de violence son consentement5 ».



  • Violence pathologique : certains désordres mentaux sont accompagnés de bouffées de violence. On a récemment trouvé dans l'urine et le sang des patients touchés par ces maladies mentales une toxine qui semble anormalement produite par leur organisme. Cette toxine (unebufoténine) n'a été trouvée à ces doses que chez des patients présentant des troubles psychiques, et aussi chez des patients non drogués, n'ayant pas eu de contacts avec des amphibiens, mais violents6. On la retrouve dans l'urine ou le sang des patients pour toutes les grandes maladies psychiatriques, au point de la proposer comme indicateur de diagnostic7.
    La toxine est identique à celle qu'on trouve parmi les bufotoxines (hallucinogènes et provoquant des symptômes évoquant une psychose de typeschizophrénie) du venin des nombreuses espèces de crapauds. Mais on ignore encore si le même processus est en jeu dans les deux cas8 et à déterminer si cette molécule est à l'origine des troubles mentaux chez l'homme9, ou si elle est elle-même un sous-produit d'un autre processus pathologique. Des indices plaident en tous cas pour certaines similitudes entre l'action de bufotoxine sur le cerveau, et en particulier sur la dégradation de la sérotonine et des processus intervenant dans les désordres mentaux10.



Citation :
«  C’est dire que les Grecs de l'Antiquité considéraient que la question de la violence (bia) ne se pose pas pour les animaux (zôoi) mais seulement dans le domaine de la vie humaine (Bios). Cela suggère très précisément que la question de la violence a affaire avec laparole qui est le propre de l’humain. Cela suggère aussi que les animaux ne sont pas, à proprement parler, violents : leurs comportements obéissent simplement aux lois inexorables de la nature. La « violence animale » n’est donc qu’une projection anthropomorphique sur le comportement animal3. »
Ce sont aussi d'autres types de violences ayant pour caractéristique l'absence apparente de conscience ou de volonté.

  • La cyber-violence: violence qui consiste en ce qu'une personne utilise la violence (physique ou verbale) pour ridiculiser quelqu'un et en fasse une vidéo, une publicité ou toute autre publication sur internet. 7 % des vidéos publiées sur Youtube en 2010, soit 50 000 vidéos, sont des vidéos contenant de la cyber-violence]réf. souhaitée]. Il y a notamment une remontée de popularité élevée de ce phénomène, c'est-à-dire plus de 57 %[pas clair].

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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:44

photo vive 


Selon vous, à partir de quand une scène conjugale devient-elle violente pour un enfant ?
Je dirais qu’une scène conjugale devient violente pour un enfant quand il n’a pas le pouvoir de l’arrêter ni le pouvoir de s’y soustraire physiquement ou psychologiquement. Cela dit, l’impact dépend aussi de la fréquence des scènes auxquelles il est exposé et du niveau de différenciation de son psychisme : un enfant de six ; sept ans peut être très atteint par une scène de violence, mais en même temps, il peut être capable de dire à ses parents « taisez-vous ! » ou de se dire « ce sont leurs affaires » ; quand il y a une certaine prévisibilité, il peut repérer les prémisses d’une dispute, l’anticiper et se protéger en allant dans sa chambre. Un enfant plus petit est pris dans la tourmente. Il n’a pas un psychisme assez autonomisé et pour lui c’est son monde et toute sa sécurité interne qui s’écroulent. L’impact de la scène sera donc plus grave s’il s’agit d’un nourrisson exposé à la scène conjugale sans aucun moyen de se protéger : un bébé dont la mère est frappée alors qu’elle le porte dans ses bras se vit comme un bébé tapé ! Enfin, l’impact de la violence sera très important sur l’enfant si le niveau de violence est très élevé avec des menaces verbales, physiques et qu’un parent commence à frapper l’autre. A ce moment-là, l’enfant ne pourra pas se dire « tiens mon père veut tuer ma mère, ce sont leurs affaires, moi je vais dans ma chambre ». Il ne pourra pas se protéger.
Dans nos consultations, nous avons des couples qui évoquent une ou deux disputes « plus fortes que les autres » avec une gifle, des menaces, des empoignements, des objets cassés, etc... Ces couples, conscients de la gravité de ces situations, précisent que « c’est arrivé juste une ou deux fois » et se sentent très coupables lorsque leur enfant a assisté à la scène ou l’a entendue. Quel est pour vous le niveau de gravité de ce type de situation pour l’enfant ?
Cela dépend du niveau de violence comme je vous le disais précédemment. Toutefois, l’impact de la violence conjugale sur l’enfant dépend aussi de la relation parents-enfants. Ces couples éprouvent de la culpabilité et témoignent d’une préoccupation parentale. Ils ont été débordés, ils ont craqué, mais sont capables de prendre en compte le mal qu’ils ont infligé à leur enfant et, dans le meilleur des cas, ils peuvent entendre ce que l’enfant a à leur dire de ce qu’il a vécu et ressenti. (...)
Les choses se passent très différemment quand l’enfant vit dans un milieu complètement chaotique, tout le temps imprévisible, avec des parents qui ont de grosses défaillances parentales. Ce sont des contextes familiaux qui gênèrent des traumatismes relationnels précoces, au même titre que la négligence ou le délaissement, parce que les figures d’attachement de l’enfant - les parents - ne sont absolument pas sécurisantes. Pour vous donner un exemple, nous recevons dans notre service des enfants à qui des parents peuvent dire, en les laissant chez la nourrice, « on revient dans une demi-heure » et ils reviennent quatre jours plus tard !
**Quelles sont les conséquences pour un enfant d’avoir comme figures d’attachement des parents non sécurisants ?
On sait que les enfants qui sont soumis à des parents très défaillants nouent, malgré tout, une relation d’attachement mais il s’agit d’un mode d’attachement pathologique. L’enfant est angoissé par le comportement de ses parents et, en même temps, sorte de syndrome de Stockholm, il n’a pas d’autre choix que de chercher du réconfort auprès d’eux. Cela le rend complètement confus et le plonge dans une solitude terrible, aucun adulte n’étant capable de s’identifier à lui ni de comprendre ce qu’il ressent. C’est ce que nous appelons une relation de type « désorganisée-désorientée ». Ce sont des enfants qui vont attaquer tous les bons moments dans toutes leurs relations. Ils sont dans un état de rage constant, donc très destructeurs avec une intolérance à la moindre frustration et un état de confusion d’apparence ****psychotique lorsqu’ils doivent changer de cadre de vie car, quand le monde extérieur change, ils réalisent qu’ils n’ont rien de solide, de permanent à l’intérieur d’eux-mêmes.
Un enfant qui a développé ce type d’attachement pathologique risque-t-il de répéter dans ses relations ultérieures le même schéma relationnel ?
Cela dépend de ce qu’on va lui proposer en terme de traitement, mais oui, franchement c’est un risque parce qu’il est incapable d’avoir une autre sorte de relation. Pour ces enfants, la relation en soi est traumatique et ils mettent en place des réponses assez automatiques dont l’attaque. Une fois adultes, ce sont des gens qui, même s’ils sont en couple avec quelqu’un d’affectueux, de correct, vont soumettre la relation à des attaques perpétuelles jusqu’à ce qu’elle casse.
**Ces enfants semblent mettre toute leur énergie à se protéger selon le principe « l’attaque est la meilleure défense », mais n’est-ce pas au détriment de leur développement affectif, intellectuel et social ?
Oui. Le processus d’intériorisation de la violence à laquelle l’enfant est exposé se fait malgré lui et a pour conséquence, d’une part, une priorité pour lui de se protéger - avec la mise en place de défenses telles que « s’empêcher de penser » ou « comment se défendre » et l’attaque est alors un moyen - et, d’autre part, une atteinte ou une destruction des processus de créativité qui ne peuvent pas se mettre en place. Autrement dit, les processus de créativité, de croissance psychique et d’apprentissage sont pratiquement tout le temps balayés par les processus défensifs.
Un enfant soumis au spectacle répété de la violence conjugale va-t-il se montrer violent à son tour ?
Oui, mais d’une manière tout à fait particulière. Le jeune enfant, et à plus forte raison le nourrisson qui est encore plus vulnérable, incorpore la scène de violence à laquelle il assiste : il « met en lui » l’image terrifiante, par exemple, de son père qui frappe sa mère. La violence de ces enfants apparaît dans certaines circonstances sous la forme d’un flash hallucinatoire de la scène incorporée et si on demande « pourquoi as-tu frappé ton camarade ? », l’enfant répond « c’est papa en moi qui me fait agir ainsi ». Sonia Imloul, auteure du livre Les enfants bandits, explique que ces enfants font penser au film l’Exorciste : tout d’un coup, surgit en eux la violence, leur regard se transforme, leur voix change, ils prononcent des insultes d’adulte. Et une fois l’épisode violent passé, il est très difficile de revenir dessus. Ces enfants ne peuvent éprouver ni compassion pour celui qu’ils ont agressé, ni culpabilité et ils sont complètement impuissants face au surgissement de cette violence en eux qui les déborde brusquement. Ces troubles, qui caractérisent ce que nous appelons la violence pathologique extrême, se fixent très souvent avant l’âge de un ou deux ans, c’est-à-dire à la période pré-verbale au cours de laquelle ces enfants se sont trouvés impuissants, débordés, terrifiés et dans la solitude la plus totale. On observe un processus analogue chez les enfants qui ont assisté à des scènes sexuelles. Parmi les jeunes prédateurs sexuels que nous avons dans notre service, beaucoup n’ont pas été abusés sexuellement directement, mais ont assisté à des scènes sexuelles dans lesquelles ils ont été volontairement impliqués comme spectateurs, dans une ambiance de violence ou d’alcoolisation importantes. Pour eux aussi, la scène sexuelle revient sous la forme d’un flash hallucinatoire et ils sont obligés de la réaliser. C’est le même processus hallucinatoire.
***Qu’est-ce qui déclenche le surgissement de ces flashs hallucinatoires ?
Parfois ces affects ressurgissent tels quels sans aucune raison. Mais ils peuvent aussi être déclenchés par une exigence éducative très minime, c’est pourquoi ça se produit souvent en classe. Les institutrices de maternelle nous décrivent aussi que la violence de ces enfants peut être provoquée par les petits moments de flottement lors du passage d’une activité à une autre, quand les corps des enfants bougent, se touchent : l’enfant ressent alors ce contact comme une intrusion et la violence éclate.
Quelle différence faites-vous entre la violence qui surgit chez un enfant sous forme de flashs hallucinatoires et celle que l’on peut observer chez les « enfants-roi » lorsqu’on les place devant une limite ?
***Les enfants qui souffrent de violence pathologique extrême sont « tout-impuissants » face au surgissement de la violence en eux, ils ne peuvent pas résister à ça : c’est une hallucination qui les surprend et les déborde. En revanche, les enfants qui ne sont pas soumis à la violence et qui vivent dans des familles où on les laisse tout faire, sans limite éducative, sont « tout-puissants » et leur violence se manifestera si on s’oppose à leur toute-puissance en leur imposant une limite, un interdit, une frustration. A partir de là, le travail que l’on peut faire avec les parents est différent aussi : dans une famille qui ne pose pas de limites éducatives, il s’agira de travailler avec les parents sur ce qui s’est passé dans leur histoire pour comprendre pourquoi ils considèrent leur enfant si fragile au point de ne pas pouvoir lui mettre la moindre limite. C’est un travail de guidance parentale. Dans les familles très désorganisées, la question est plus celle de protéger l’enfant. Le travail avec les parents est beaucoup plus difficile car on a généralement affaire à des gens qui ne sont pas conscients de la gravité de la situation et qui n’ont pas forcément les ressources nécessaires pour évoluer. On n’est pas du tout dans le même registre.
****Vous rappelez finalement à juste titre que le fait d’avoir des enfants n’implique pas forcément ni d’éprouver une préoccupation parentale, ni même d’être doté de compétences parentales. Comment définissez-vous les compétences parentales ?
Les Québécois ont défini des compétences parentales très précises selon les âges et le stade de développement de l’enfant - 0-3 mois, 4-10 mois, etc... (...) En ce qui me concerne, pour faire une évaluation des compétences parentales, je me base sur les trois critères suivants, « être capable d’empathie vis-à-vis de l’enfant », c’est-à-dire comprendre son monde émotionnel, « être une figure d’attachement sécurisante pour l’enfant », donc fiable, prévisible, accessible et capable de percevoir l’inquiétude de l’enfant et de le calmer - et enfin « avoir la capacité de jouer avec l’enfant à des jeux créatifs et partagés », à différencier d’une interaction qui génère de l’excitation chez l’enfant. Malheureusement, dans notre service, nous n’accueillons pratiquement que des enfants dont les parents ne peuvent pas développer leurs compétences parentales. Ils n’y arrivent pas et n’y arriveront jamais. Ils présentent ce que nous appelons une incompétence sévère parentale chronique.
**Un adulte violent avec son conjoint peut-il être un bon parent ?
Un homme qui tape sa femme devant l’enfant est un parent qui n’a plus de compétence parentale, parce qu’il perd toute identification à l’enfant et il crée de l’angoisse chez ce dernier.
Une étude a révélé qu’en Seine-St-Denis, la moitié des femmes tuées par leur ex-conjoint le sont au moment de l’exercice du droit de garde, c’est-à-dire au moment où le père va chercher l’enfant au domicile. Il y a celles qui sont tuées, mais il y a aussi celles qui sont battues et on peut supposer que, dans certains cas, l’enfant est présent quand sa mère subit ces violences. De ce point de vue on voit bien comment l’idée qu’« un mauvais mari peut être un bon père », ne tient pas la route ! C’est une idée fausse. Quelqu’un qui tape sa femme - ou qui la tue - devant son enfant n’est pas un bon père. Cela veut dire surtout que dès qu’on est dans une zone de violence dans un couple, il ne suffit pas d’évaluer la conjugalité, il faut également évaluer les capacités parentales.
(...)




Note :
1. Couple et Famille est une association à but non lucratif créée en 1979, soutenue et financée par l’ECR (Eglise Catholique romaine de Genève), la République et le canton de Genève, les dons et le produit de ses activités.
Elle est membre de la FGSPCCF (Fédération genevoise des services privés de consultation conjugale et familiale) et de la FRTSCC (Fédération romande et tessinoise des services de consultation conjugale).
Son objectif est de soutenir et d’accompagner les familles et les couples dans les difficultés relationnelles qu’ils rencontrent. Elle est ouverte à tous, dans le respect des convictions et des valeurs de chacun. Elle propose des consultations en conseil conjugal, médiation familiale, thérapie de couple et de famille.
Depuis plusieurs années, nous avons également développé des programmes de prévention, sous forme de parcours de groupe et de soirées-débats.
Pour connaître plus en détails nos prestations, nous vous invitons à consulter notre site internet : www.coupleetfamille.ch


 


 

Philosophie
 100.000 enfants sont en danger Arton1-b2c42
L’asbl L’Observatoire se veut : créateur d’échanges et de transversalité dans le domaine du Social au sens large, en ce compris l’insertion, la santé, la culture, la justice, l’emploi, la famille, la citoyenneté.. dans l’esprit de la cohésion sociale telle que définie par le Conseil de l’Europe : « La (...)
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Dernière édition par carole le Jeu 13 Mar 2014 - 22:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 100.000 enfants sont en danger    100.000 enfants sont en danger I_icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 22:45

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