Définition de la dépression nerveuse
Risques et conséquences de la dépression nerveuse
Causes et origines de la dépression nerveuse
Symptômes de la dépression nerveuse
Les idées suicidaires font-elles partie de la dépression ?
Quelle est l’erreur à ne pas commettre ?
Quand consulter le médecin ?
Que fait le médecin ?
Comment préparer sa consultation chez le médecin ?
Définition de la dépression nerveuse
La dépression est une maladie affectant le fonctionnement d’une partie du cerveau. C’est un trouble de l’humeur défini aujourd’hui par les médecins selon des critères précis, ce qui n’a pas été toujours le cas. Dans le public, le terme désigne de nombreuses situations plus ou moins transitoires de tristesse et d’abattement (déprime), qui ne sont pas une dépression en tant que maladie installée et durable (plus de 15 jours) nécessitant une prise en charge médicale.
Risques et conséquences de la dépression nerveuse
Six à 12% de la population française présentent les symptômes d’un épisode dépressif caractérisé (la variation de la prévalence est en partie expliquée par les différentes méthodes de mesures). Environ 20% de la population est touchée par un épisode dépressif à un moment donné au cours de leur vie entière : les femmes deux fois plus que les hommes (HAS – recommandations pour la prise en charge des complications d’un épisode dépressif de l’adulte, 2007). Ce chiffre est plus élevé dans l’enquête Anadep 2005 de l’INPES : 45% des personnes interrogées ont connu un épisode de grande tristesse d’au moins 15 jours au cours de leur vie, avec deux fois plus de prévalence chez les femmes que chez les hommes. Chez 12% d’entre eux cet épisode a duré au moins un an.
Mais le nombre de patients qui consultent est inférieur et le nombre des patients correctement traités encore plus faible. Avec un coût individuel et social : rupture des liens familiaux, arrêt de travail, licenciement, perte d’autonomie, accidents de la route ou du travail.
S’ajoute le risque élevé de suicide : près de 70% des personnes qui décèdent par suicide souffrent d’une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée (Dépression chez l’adulte, Inpes 2007) et l’aggravation des autres maladies. Une dépression augmente la mortalité des maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral).
Toutefois une partie des dépressions guérit sans intervention médicale avec le temps, quand le soutien de l’entourage et les ressources personnelles sont suffisants.
Causes et origines de la dépression nerveuse
Les zones du cerveau qui gèrent l’humeur, les émotions et l’affectivité fonctionnent mal (système limbique). Comme elles sont liées aux zones qui gèrent la mémoire, les apprentissages, et qui traitent l’information et lui donne sens (cognition), la dépression entraîne aussi des troubles de la mémoire, des apprentissages et de l’intellect.
On constate des perturbations de la sécrétion des messagers chimiques neuronaux qui modulent les émotions : la sérotonine en particulier. De telles perturbations neurochimiques sont possibles (mais pas systématiques) lors de la prise de certains médicaments, en tant qu’effets indésirables. Les plus connues de ces prescriptions sont les bêtabloquants, les anti-ulcéreux (anti-H2), la méthyl-dopa (contre la maladie de Parkinson), ou les corticoïdes et les neuroleptiques…
Symptômes de la dépression nerveuse
La dépression est la persistance au-delà de 15 jours d’un tableau dit dépressif comportant au moins quatre critères parmi les suivants (Classification Internationale des Maladies – OMS). Cela en l’absence d’usage de drogues ou de maladie physique ayant des répercussions psychiques. Suivant le nombre de signes cumulés, la dépression est dite légère, modérée ou sévère.
1) Présence d’au moins 2 des 3 symptômes suivants :
- Humeur dépressive anormale, pratiquement toute la journée et presque tous les jours, peu ou pas influencée par les circonstances, persistant au moins 2 semaines ;
- chute de l’intérêt ou du plaisir pour les activités habituellement agréables ;
- Baisse de l’énergie, ou augmentation de la fatigue.
2) Présence d’au moins 1 des 7 symptômes suivants:
- Perte de la confiance en soi ou de l’estime de soi ;
- Sentiments injustifiés de culpabilité (excessive ou inappropriée) ;
- Pensées de mort ou idées suicidaires récurrentes, ou comportement suicidaire (quel qu’il soit) ;
- Difficulté à penser ou à se concentrer, avec, par exemple, une indécision inhabituelle ou des hésitations à agir.
- Modification de l’activité physique et mentale, soit sous forme d’agitation, soit sous forme de ralentissement.
- Perturbation du sommeil (tout type).
- Modification nette de l’appétit (diminué ou augmenté) avec variation de poids dans le même sens.
L’examen clinique doit atteindre un total d’au moins 4 des symptômes ci-dessus pour porter le diagnostic médical d’épisode dépressif de l’adulte.