ces crimes odieux
Tout est fait pour retrouver les auteurs de ces crimes odieux», avait lancé prédemment le président de la République François Hollande, peu avant 21 heures, à l'issue de sa rencontre avec les familles des deux jeunes victimes de la rixe mortelle d'Echirolles. Le président a assuré qu'il était venu témoigner de sa «solidarité», a salué «la dignité» des familles et réaffirmé que les quartiers, comme celui où a eu lieu le drame «font pleinement partie de la République».
François Hollande et le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, étaient arrivés ce lundi soir, peu avant 20 heures, à Echirolles (Isère) où ils devaient rendre visite aux deux familles des victimes de la rixe de vendredi qui a fait deux morts. Le président est rentré sans faire de déclaration. Les deux familles sont réunies au domicile de la mère de Kevin, Aurélie Noubissi, qui a demandé ces dernières heures «réparation» et «justice». Le maire (PCF) de la commune, Renzo Sulli, était également présent. De nombreux policiers avaient été déployés aux abords de l'immeuble de cette famille, située à quelques mètres du parc ou a eu lieu le drame vendredi soir. Toutefois, la visite présidentielle n'avait pas été annoncée officiellement. François Hollande avait déjà parlé aux familles des victimes par téléphone, avait fait savoir l'Elysée. Selon RTL ce lundi soir, la police a procédé à une première interpellation dans cette affaire.
Un message d'apaisement lu ce matin aux élèves du lycée
Un message appelant à l'apaisement a été lu lundi matin aux élèves du lycée Marie-Curie d'Echirolles (Isère), où avaient été scolarisés les deux jeunes tués vendredi soir lors d'une rixe dans le quartier de la Villeneuve. A la demande du ministre de l'Intérieur, le dispositif policier a été immédiatement renforcé pour les prochains jours.
«Nous appelons tous les élèves, tous les jeunes d'Echirolles et d'ailleurs, tous les parents, à la dignité et à l'apaisement», déclarent dans ce texte les enseignants du lycée, pour qui «les seules réponses face à un tel drame sont celles de la fraternité de la solidarité et de la non violence».
Par ailleurs, une cellule d'écoute composée de deux psychologues, d'un médecin conseil de l'inspection académique et d'une infirmière, a été mise en place à l'intention des élèves les plus affectés par ce drame, a indiqué le proviseur, Jean-Louis Lopez. «Kevin était un gamin studieux, sérieux, qui ne sortait pas et incitait ses camarades à travailler. C'était un vrai grand frère, quelqu'un qui pacifiait», a-t-il déclaré.
«Ils ont laissé leur peau pour défendre deux plus jeunes qu'eux»
Scolarisé en 1ère, son petit frère Wilfried, impliqué dans une première dispute qui avait entraîné la rixe mortelle, «ne parle pas, il est assommé, sous le choc», a-t-il dit.
Peu de lycéens, parmi ceux qui connaissaient les victimes, étaient disposés à s'exprimer devant la presse. «C'était des gens bien, sans problème, qui n'ont jamais rien fait de mal dans la vie, ils ont laissé leur peau pour défendre deux plus jeunes qu'eux», a toutefois confié d'une voix brisée de chagrin Mégane, 17 ans. «La violence gratuite, c'est horrible», a-t-elle ajouté.
A l'entrée de l'établissement, plusieurs élèves distribuaient un tract proclamant «non à la violence, non à la barbarie» et appelant à une marche blanche «à la mémoire de Kevin et Sofiane», mardi à 18 heures. A la suite d'une première dispute, Kevin, étudiant en master, et Sofiane, âgés tous deux de 21 ans, ont été lynchés vendredi soir dans un parc du quartier où ils ont grandi, à Echirolles, par un groupe d'une quinzaine de jeunes munis de manches de pioche, de marteau et de couteaux.
VIDEO. Les lycéens sous le choc