Les principales missions du jardin botanique sont la collecte, l'étude et la conservation des plantes, locales ou exotiques, s'y ajoute la protection d’espèces menacées d’extinction. En France, les conservatoires botaniques nationaux (CBN), comme le Conservatoire botanique national de Mascarin par exemple, sont spécialisés dans cette fonction.
Les jardins botaniques peuvent aussi devenir les dépositaires des plantes saisies pas les services des douanes dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
En 1987, sous les auspices de l'UICN s'est structuré un réseau mondial de jardins botaniques pour la conservation, appelé Botanic Gardens Conservation International (BGCI).
Recherche[modifier]Le travail scientifique effectué dans le jardin botanique inclut la taxinomie, l’étude de la botanique mais aussi l’adaptation d’espèces exotiques hors de leur milieu d’origine. Les célèbres Jardins botaniques royaux de Kew, près de Londres, ont ainsi publié un journal scientifique de recherche botanique dès la fin du XVIIIe siècle. Souvent ces institutions sont aussi le lieu où se constituent des herbiers.
Les données recueillies ainsi que les études menées sur de nouvelles espèces peuvent également être utilisées dans l’agriculture, l’industrie ou la recherche médicale.
Au début du XXIe siècle, plusieurs jardins botaniques orientent leurs travaux dans le domaine de l’écologie et l'étude des relations entre les êtres vivants.
Enseignement et éducation[modifier] Enseignement de la botanique et du jardinage[modifier]Le jardin botanique a également une fonction éducative, en premier lieu avec la présentation de collection de plantes étiquetées pour aider à l’enseignement de la systématique (l’école de botanique), ensuite avec des projets pouvant aller de l’introduction de nouvelles plantes dans un milieu étranger à des conseils, voire des cours de jardinage, ou l’accueil de groupes scolaires. De nombreux jardins botaniques proposent également à la vente des végétaux.
Le jardin botanique de l’université de Colombie-Britannique (UBC) et le Centre for Plant Research de Vancouver ainsi que le jardin botanique de Chicago ont mis en place des programmes de sélection de plantes et proposent de nouvelles espèces sur le marché.
Éducation liée à la nature[modifier]C'est un aspect que les jardins botaniques développent aujourd'hui. La protection de la biodiversité et la transmission du patrimoine naturel passent obligatoirement par l'éducation grâce à une sensibilisation adaptée à tous les publics.
En direction des générations futures, certains jardins botaniques élaborent, plus particulièrement, des programmes pédagogiques pour les écoles, adaptés au niveau d'études des enfants[2].
Un travail énorme reste à faire dans l'éducation liée à la nature. Les diverses discussions que chacun peut avoir dans ce domaine ne serait-ce qu'avec son voisin permettent de se rendre compte du chemin à parcourir pour arriver à une prise de conscience de la population.
Il est essentiel que les jardins botaniques deviennent un élément moteur dans la diffusion des connaissances liées aux plantes, aux milieux dans lesquels elles vivent et aux paysages auxquels elles appartiennent.
Tourisme[modifier]Article détaillé : Tourisme de jardins.
Un touriste touchant un Victoria regia (espèce de Nénuphar géant) dans le Jardin de Pamplemousses, à Maurice.Les jardins doivent être ouverts à un public de tous horizons (local, régional et national, voire international).
Au niveau local, un jardin botanique joue le rôle d'un jardin public qui procure au visiteur l’agrément d’un lieu en retrait de la norme urbaine.
Le tourisme apporte une dimension qui intéresse généralement les bailleurs de fonds et les responsables politiques qui sont susceptibles d'encourager et d'apporter un soutien à la structure 'Jardin botanique'. Le tourisme vert ou écotourisme semble de nos jours mieux adapté aux jardins botaniques qui défendent une vocation écologique et aux institutions qui défendent la biodiversité et les valeurs patrimoniales.
Le fonctionnement d'un jardin botanique[modifier]Dans les grands jardins botaniques on observe plusieurs secteurs d'activités d'importance.
Les collections de plantes vivantes[modifier]Les collections vivantes représentent la première force d'un jardin botanique. L'entretien des collections doit y être irréprochable, les plantes doivent être présentées de la meilleure manière et répondre au thème général développé par le jardin botanique.
Les jardins botaniques proposent des plantes venues du monde entier, qui suscitent la curiosité des visiteurs.
Jardin de cactus à Lanzarote (Canaries)Certains jardins botaniques sont toutefois spécialisés dans des collections particulières :
l'arboretum présente des collections d'arbres et est le lieu où l'on étudie la dendrologie.
l'alpinum présente les plantes des Alpes et plus généralement des espèces de hautes montagnes.
le fruticetum (du latin frutex, -icis, l’arbrisseau) propose des collections d'arbustes et d'arbrisseaux de petite taille.
le cactarium est un jardin spécialisé présentant les collections de Cactus et plus largement les plantes qui poussent dans les déserts.
le palmarium présente une végétation de palmeraie constituée de palmiers.
la bambouseraie propose des collections de bambous.
la roseraie présente des collections de rosiers de variétés récentes ou anciennes.
le verger conservatoire présente des espèces fruitières ligneuses récentes ou anciennes.
le jardin ethnobotanique présente des plantes qui ont, ou qui ont eu, une relation très étroite avec la vie de l'homme. C'est une orientation, une spécialisation des jardins botaniques classiques. On y trouve des plantes médicinales, comestibles, tinctoriales, textiles, mellifères…
l'hortulus, jardin potager du Moyen Âge, où sont présentées des collections de plantes potagères comestibles.
l'herbularius, jardin de simples, où l'on cultivait autrefois des plantes médicinales pour réaliser drogues et médicaments.
le jardin de graminées présente des espèces herbacées.
le jardin écologique présente des espèces végétales et étudie les relations entre elles et avec leurs milieux.
le jardin botanique spécifique à une flore locale met l’accent sur l’étude de la végétation typique d'une région.
Les jardins botaniques sont souvent dotés d’installations spécialisées pour la conservation d'espèces exotiques qui ne sont pas adaptées à un climat local. On trouve entre autres :
Les serres chaudes (serres à atmosphère humide pour les plantes tropicales, serres à atmosphère sèche pour les plantes grasses) sont des équipements qui corrigent les facteurs climatiques locaux pour récréer un autre climat.
L'orangerie est un lieu où les plantes méditerranéennes (généralement de gros sujets) passent l'hiver dans des contrées trop froides à l'intérieur de salles relativement hautes à l'abri des gelées dans de grands bacs.
Les collections de plantes séchées ou l'herbier[modifier]Les herbiers sont des lieux où sont stockées des plantes séchées.
Cela désigne aussi une collection de plantes séchées et fixées sur des feuilles de papier réunies dans des chemises. Pour l'instant le plus grand herbier du monde[réf. nécessaire] se trouve en France au Muséum national d'histoire naturelle de Paris avec plus de 8 millions de parts d'herbier.
Une part d'herbier, c'est une plante séchée appartenant une espèce clairement identifiée et décrite dans une publication. Le « type » est le spécimen sur lequel se base la description originale (diagnose) d'une espèce.
La graineterie[modifier]La graineterie du jardin botanique est un lieu où sont entreposées les semences d'espèces végétales se trouvant ou non dans le jardin. Ces semences sont prioritairement récoltées dans la nature pour s'assurer des lignées de graines génétiquement pures.
Tous les grands jardins botaniques vont à l'extérieur faire des sorties sur le terrain ; c'est l'occasion pour eux de récolter, à la saison de la fructification, les graines des espèces sauvages d'origine naturelle. En fonction des objectifs du jardin, ces sorties concernent l'ensemble du département ou de la région où il se trouve. Certains grands jardins programment des missions à l'étranger pour satisfaire leurs besoins de recherches.
Bien sûr les jardiniers peuvent récolter les semences des plantes qui poussent dans les jardins botaniques, mais il faut alors faire attention aux pollutions dues aux hybridations non contrôlées entre genres ou espèces différentes qui s'y côtoient. Dans ce cas la pureté génétique risque de ne plus être respectée, il faudra alors indiquer ce doute par une inscription 'origine jardin' sur le lot de graines. Véritables banques de semences, les graineteries conservent les lots de graines au mieux dans de grandes chambres froides, voire pour certaines d'entre elles dans des congélateurs.
Ce rôle est amplifié par l’effet de réseau entre les différents jardins botaniques du monde, qui procèdent régulièrement entre eux à l’échange de graines.
La récolte des semences
A la récolte, une partie de la tige aérienne est prélevée si possible sans porter une atteinte vitale à la plante mère. Chaque récolte doit être identifiée, nom du genre et de l'espèce, avec en note le lieu et la date de la récolte, et le nom du récolteur. Après l'arrivée à la graineterie, pour chacune des espèces récoltées commence un séchage généralement dans des sacs en papier stockés au sec en attendant le triage des graines. Après le triage, seules les graines débarrassées de tout débris de végétaux ou de terre sont mises dans des sachets clairement étiquetés.
Les graines sont en attente pour partir. Le jardin se réserve les semences des espèces en fonction de ses besoins, les autres prendront des destinations lointaines grâce à un système d'échange entre les jardins botaniques du monde entier.
L'Index Seminum
L’Index Seminum est un catalogue de graines que chaque Jardin botanique édite annuellement et expédie pour des échanges entre plus de 800 Jardins à travers le monde.
Les différentes composantes d'un index seminum :
Les références complètes du Jardin botanique, nom et adresse…
Une présentation courte mais complète du Jardin botanique.
La climatologie régnant sur le Jardin botanique.
Localisation géographique du Jardin botanique.
Une page d'information contenant les renseignements utiles relatifs au fonctionnement de l'activité graineterie.
La liste des plantes des localités voisines au Jardin botanique.
La liste des plantes exotiques à la zone géographique du Jardin botanique.
Éventuellement la liste des espèces disponibles issue d'une culture sous serre tropicale ou autres.
Une bibliographie des ouvrages référents.
Peut s'ajouter la liste des personnes ayant travaillé au bon fonctionnement de la graineterie et du service des échanges.
Le classement des espèces végétales est fait par ordre alphabétique dans les familles puis à l'intérieur des familles par nom de genre. Les graines récoltées à l'intérieur même du jardin botanique doivent faire l'objet d'une liste à part.
L'origine des semences doit impérativement être spécifiée. Elles peuvent avoir été récoltées dans la nature ou à l’intérieur du jardin botanique.
Pour les correspondants étrangers, chaque partie est traduite en anglais.
Consultez un très bel index seminum, celui du Conservatoire et Jardin botanique de Genève.