Chronologie du rapide déclin de l'espèce[modifier]Début du XXe siècle : 5 000 individus[3].
1979 : La République populaire de Chine déclare le dauphin de Chine « en danger ».
1983 : Une loi nationale interdit la chasse du dauphin de Chine.
1986 : Population de 300 individus.
1990 : Population de 200 individus.
1997 : Population de moins de 50 individus (13 trouvés[3]).
1998 : Seulement 7 dauphins comptabilisés.
2006 : L'espèce est considérée comme éteinte après qu'une expédition de 39 jours échoue à retrouver un seul spécimen[4],[5],[6].
2007 : L'Académie chinoise des sciences annonce officiellement la disparition du dauphin de Chine, unique espèce de dauphin d’eau douce du pays.
La taille de la population a toujours été difficile à estimer. Mais en décembre 2006, l'espèce a été déclarée éteinte suite à l'incapacité d'une expédition de trouver le moindre individu. Il s'agit du premier cétacé déclaré éteint à cause de l'activité humaine. En outre, cela faisait une cinquantaine d'années qu'aucune espèce de grand vertébré n'avait été déclarée éteinte[7]. La dernière en date est l'otarie du Japon.
Un spécimen captif, un mâle nommé Qi, vécut à l'Institut d'hydrobiologie de Wuhan de 1980 au 14 juillet 2002. Qi fut capturé par un pêcheur dans le fleuve Chang Jiang. Il y eut un autre dauphin capturé, qui mourut après un séjour d'un an (1996 à 1997) dans le sanctuaire semi-naturel du dauphin de Chine à Shishou qui était vide depuis 1980. Une femelle fut également trouvée près de Shanghai en 1998, mais celle-ci ne se nourrit pas suffisamment et mourut un mois plus tard.
Pour un des membres de l’expédition de 2006, le biologiste Sam Turvey de la société de zoologie de Londres, cette perte est une tragédie : « elle représente la disparition d’une branche complète dans l’évolution de l’arbre de vie. Cela met bien en avant que nous n’avons pas encore pris nos complètes responsabilités en tant que gardiens de la planète »[8].
Malgré l'annonce officielle de sa disparition le 11 août 2007 par l'Académie chinoise, une photographie d'un individu aurait été prise le 13 août 2007 dans la ville de Tongling dans la province chinoise d'Anhui[9]. Authentifiée par les scientifiques, cette photo serait bien celle d'un dauphin du Yang Tsé qui, bien qu'il n'ait peut-être pas encore totalement disparu, est en très grand danger d'extinction.
Les causes de l'extinction[modifier]La pollution importante des rivières chinoises et notamment du Yangzi Jiang.
Le nombre croissant de cargos parcourant le Chang Jiang, empêchant le sonar du dauphin de fonctionner ou les blessant avec leurs hélices.
Les filets de pêcheurs capturant les dauphins.
Les chamboulements environnementaux dus au barrage des Trois-Gorges (source reportage France 5 du 19/08/08)
Conservation[modifier]Dans les années 1980 et 1990, plusieurs tentatives pour capturer des dauphins et les placer dans des réserves eurent lieu. Les dauphins devaient ensuite être réintroduits dans le fleuve, après que leur nombre ait augmenté. Cependant, il se révéla difficile de capturer les rares dauphins, et seule une petite partie des dauphins capturés survécut plus de quelques mois.
La Fondation pour la conservation du dauphin de Chine de Wuhan, la première organisation chinoise de protection d'une espèce aquatique, fut fondée en décembre 1996. La fondation a récolté 1 383 924,35 CNY (environ 134 571,94 euros) et a financé la préservation de cellules in vitro et la maintenance des équipements ainsi que le sanctuaire de Shishou créé en 1998.
Cinq zones protégées du Yangzi-Jiang ont été désignées comme réserves pour le Dauphin de Chine après 1992. Quatre ont été créées dans le bras principal du fleuve, où le dauphin était activement protégé et où la pêche était interdite : deux réserves nationales (Shishou et Xin-Luo) et deux provinciales (Tongling et Zhenjiang). La cinquième zone protégée était un bras-mort isolé. À elles cinq, les réserves s'étendaient sur un peu plus de 350 kilomètres, soit à peu près un tiers de l'étendue du Yangzi Jiang, laissant les deux tiers de l'habitat de l'espèce non protégés.
En 2001, le gouvernement chinois a approuvé le Plan d'Action pour la Conservation des Cétacés du Yangzi Jiang.
Les efforts pour sauvegarder l'espèce furent insuffisants et trop tardifs, ainsi August Pfluger, le directeur de la fondation Baiji.org dit que « la stratégie du gouvernement chinois était bonne, mais le temps a manqué pour la mettre en application »[10].