Commenter Partager Le premier bus volant qui circule au-dessus des voitures à Pékin Déplacement |
2 réactions par Elsa Sidawy | 14.09.10
Véhicule hybride, le straddling bus est une petite révolution dans le
monde des transports en commun chinois. L’idée de ce drôle d’engin, est
de circuler en hauteur sur des rails placés de part et d’autre de la
chaussée afin de libérer l’espace pour les voitures. Une solution
pratique pour un pays où les véhicules individuels sont de plus en plus
nombreux et les embouteillages de plus en plus fréquents,à l’image du
“plus grand embouteillage du monde” que connaît Pékin aujourd’hui.
Le straddling bus, pour bus chevauchant, devrait résoudre le casse
tête des responsables des transports urbains et lutter contre
l’engorgement des voies de circulation routière. L’idée, au lieu
d’ajouter toujours plus de bus ou de tramways et de continuer à saturer
les voies, est de surélever le véhicule et le rendre ainsi indépendant
de la circulation routière, tout en suivant le même tracé. Développé par
l’entreprise chinoise Shenzhen Hashi Future Parking Equipment Co, qui
l’a présenté en avant-première à l’International High-Tech Expo de Pékin
en mai dernier, l’engin est tout de même surélevé à 4,5 m du sol, pour
pouvoir laisser passer en dessous des véhicules de moins de 2 m.
Et la sécurité dans tout ça ?Pendant la marche, des ultrasons et des signaux lumineux diffusés à
l’arrière du bus indiquent aux véhicules trop grands qu’il n’est pas
possible de passer dessous. Les camions ou véhicules dépassant les 2 m
s’en approchant de trop près déclencheront ainsi une alarme. De la même
façon les voitures circulant dessous et frôlant la carlingue sur les
côtés déclencheront la sirène, pour éviter tout accident. La crainte est
que dans les premiers temps, les automobilistes, faute d’en avoir
l’habitude, soient sujets à de fâcheux incidents : on imagine en effet
la drôle de sensation procurée par la conduite sous un tunnel mobile…
De la même façon pour les virages, le straddling bus est équipé de
signaux prévenant les voitures. Si ces dernières ne tournent pas dans la
même direction, elles devront s’arrêter au feu rouge avant de reprendre
leur route.
Pour
pouvoir embarquer les 1 200 à 1 400 passagers – la capacité maximum
pour chaque véhicule, il est prévu d’installer d’énormes plateformes en
hauteur. Ainsi, lorsque le straddling bus sera à l’arrêt, les voitures
pourront continuer à circuler dessous. Cet aspect permet de souligner
que l’engin ne nécessite pas de dépôt comme pour les bus classiques,
donc grignote moins d’espace au sol : le véhicule peut rester stationné
n’importe où sans gêner la circulation lorsqu’il n’est plus en marche.
Une capacité optimisée pour un investissement minimePour son fonctionnement, les concepteurs ont repris l’idée de
Watt,
le bus électrique qui se recharge à chaque arrêt : les plateformes de
chargement des passagers sont entièrement recouvertes de panneaux
solaires et reliées au réseau d’électricité. Lorsque le bus arrive sous
la plateforme, il est rechargé très rapidement et peut poursuivre sa
route en toute autonomie jusqu’à la prochaine plateforme.
Cette grande bête métallique de 6 m de large peut tout de même
atteindre en théorie les 60 km/h (un bus traditionnel roule à une
vitesse de 15 à 20 km/h en ville) sans avoir besoin de créer de voies en
site propre.
Autre
atout : selon l’entreprise chinoise qui va le commercialiser, il
suffirait d’un investissement de 56 millions d’euros pour un véhicule et
40 km de voies, soit seulement 10 % du montant affecté habituellement à
la conception d’une ligne de métro. La phase de travaux est elle aussi
écourtée : un an seulement pour 40 km, contre 3 ans pour le métro.
A en croire Song Youzhou, président de Shenzhen Hashi Future Parking
Equipment, parmi tous les transports collectifs, seul son straddling bus
cumule les points positifs : «
le métro coûte cher et prend du
temps à construire, les bus électriques et la conception de pistes
cyclables occupent de la place sur la chaussée et sont également chers,
le BRT (Bus Rapid Transit) est efficace mais occupe 25 à 30 % de la
chaussée ».
L’arbre qui cache la forêtLes premiers rails vont être posés d’ici la fin de l’année pour une
ligne expérimentale de 6 km dans le quartier de Mentougou, à l’ouest de
Pékin.
Si, d’après les estimations, la mise en place d’un straddling bus
suffirait à réduire les bouchons de 20 à 30 %, d’économiser 860 tonnes
de pétrole par an et réduire de 2 640 tonnes les émissions de carbone,
l’inconvénient majeur de ce nouveau transport collectif reste sa taille
impressionnante, sans compter l’espace occupé par les plateformes de
chargement. Il serait donc plutôt adapté aux périphéries des villes ou
aux grandes artères comme on en trouve aux Etats-Unis. La bouillonnante
capitale chinoise est certainement prête pour accueillir ces géants,
cette innovation allant plutôt dans le sens de la politique de grands
travaux initiée par le pays depuis quelques années. Gageons que les
chantiers du straddling bus ne créent pas à leur tour d’interminables
embouteillages.
Pour en savoir plus sur l’innovation présentée dans cet article, contactez-nous à l’adresse contact@innovcity.com Sur le même thème :
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Pékin,
Straddling bus Vos réactions Marion |
27.09.10 à 21.09
c’est tout à fait intéressant comme idée! et tellement original
voire ludique que les gens abandonneront leur voiture et se
bousculeront pour faire un petit tour dans ce “magic bus”…!!